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Professeur de sociologie et d'histoire.

jeudi 13 septembre 2007

Un choc culturel en Amazonie


Este verano, fui en Perú para vivir un grande experiencia cultural. Empecé a aprender un poco de español. Ahora, voy a de repente preparar un otro viaje por el año proximo en Argentina. Voy a ver mas tarde, pero es el tiempo de continuar a mejorar mi tercera idioma.

Entretanto, aquí es un texto que he escrito cuando yo estaba en Iquitos en Junio.




Un choc culturel en Amazonie

En compagnie de dix autres Québécois (dont sept étudiants du Collège Laflèche) je réside depuis quatre semaines dans la ville d’Iquitos au Pérou, en plein cœur de l’Amazonie. À 27 ans, je vis mon premier véritable choc culturel.

Le vendredi 25 mai dernier, nous descendions de l’avion qui nous avait menés au milieu de la forêt amazonienne. Quelques heures plus tôt, nous attendions (entre deux vols) dans un des centres mondiaux de la surconsommation (Miami Beach) et maintenant, nous étions à…Iquitos.

Aéroport en débranle, vieille carcasse d’avion dans le champ juste à cote de la piste où nous venions de nous poser (je ne veux pas savoir ce qui est arrivé à cette avion), bagages manquants de deux des mes compagnons de voyage : Bienvenidos a Iquitos. Dès notre arrivée, on est harcelé par des gens qui veulent porter nos bagages, qui veulent nous mener en ville à bord de leurs « motocarros » (motos taxi) ou qui veulent simplement nous vendre une excursion dans la jungle. On choisit finalement trois taxis qui nous amènent, zigzagant dangereusement entre motos et motocarros, vers la ville.

Quelle ville ! Une ville poussiéreuse, bruyante, polluée. Moi qui ai l’habitude de me repérer dans une ville en un clin d’œil, je suis tout à fait perdu. Toutes les rues, toutes les maisons, toutes les boutiques me semblent identiques. Aucune pancarte pour annoncer les noms de rue. Il faut savoir, c’est tout. ¿Puede usted decirme donde está la calle Manco Capac? (Pouvez-vous me dire où se trouve la rue Manco Capac) Por aca! Por alla! Personne ne le sait au fond…

On se trouve un hébergement pour nos premières nuits, avant d’aménager dans nos familles d’accueil respectives. Aussitôt installé, je sors pour explorer la ville. Je me promène dans les rues et moi, Daniel, celui qui a toujours réussi à passer inaperçu ou qu’il aille, j étais devenu le centre d’attraction, le blanc, le gringo, le riche…le seul barbu de la ville par surcroit. Les jeunes filles me sifflent en riant entre elles, les jeunes garçons me lancent des « Hello ! How are you ? Good Bye ! », soit les trois seules expressions anglaises qu’ils connaissent. Les personnes plus âgées me regardent d’un air suspect comme s’ils se demandaient comment j’avais fait pour me perdre jusqu’ici. « Que suis-je donc venu faire ici(tte) ? » me dis-je alors. Dans ces occasions, on cherche à deviner ce que tous ces gens pensent vraiment de nous. Et ainsi s’enclenche le processus de paranoïa. Comment les gens me perçoivent, comme l’archétype du blanc colonisateur ou comme le chanceux nord-américain ?

Chaque personne réagit différemment, mais dans mon cas, c’est comme cela que j’ai vécu le choc culturel de ma première semaine a Iquitos. Le choc étant passé, on se réveille. On est toujours aussi blanc, aussi gringo, aussi riche (par rapport aux habitants d’Iquitos j’entends), mais on cesse de s’inquiéter. À la suite de ma rencontre avec ma famille d’accueil et de mes rencontres avec des étudiants de l’Alliance française où j’enseigne pendant mon séjour ici, j’ai appris à apprécier cette ville. J’ai appris a m’imprégner des valeurs des gens qui m’entourent. Tout en demeurant très Québécois dans ma façon de raisonner, j’en viens à comprendre les préoccupations de la population d’ici, tellement différentes de celles du Québec.

Tant et aussi longtemps qu’il ne s’enferme pas dans des carcans idéologiques, l’être humain a une capacité d’adaptation hors du commun. Vivre un choc culturel, c’est justement s’adapter. C’est voir que sur le terrain (et non seulement dans les théories sociologiques), des gens vivent et pensent complètement différemment de nous. C est voir qu’on peut, à notre tour, se retrouver dans le statut de minoritaire par sa couleur de peau, par ses idées, par sa vision du monde. Au fond, vivre un choc culturel, c’est passer outre les profondes différences qu’il peut y avoir entre deux cultures et prendre finalement conscience des traits communs qui unissent tous les êtres humains.



Publié au Nouvelliste le 9 juillet 2007

http://www.cyberpresse.ca/article/20070709/CPNOUVELLISTE/70709093/5052/CPNOUVELLISTE

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