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Professeur de sociologie et d'histoire.

vendredi 29 février 2008

Et si le débat était relancé

Cette semaine, des étudiants du Collège où j'enseigne ont voulu remettre le débat de la souveraineté du Québec au coeur des préoccupations étudiantes. Ils ont demandé aux professeurs leur collaboration en leur demandant d'écrire un court texte exprimant leur opinion. Voici le mien.


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J’applaudis l’initiative d’étudiants du Collège de vouloir remettre la question nationale au cœur des préoccupations des Québécois, principalement des jeunes. Néanmoins, question de ne pas reproduire ses erreurs du passé, le mouvement souverainiste québécois devrait amorcer sa réflexion en se questionnant sur les raisons pour lesquelles le débat a autant perdu en ampleur ces dernières années.

Les derniers sondages démontrent que c’est maintenant plus de 60% des Québécois qui n’appuient plus l’option souverainiste (63% selon un sondage de Léger Marketing datant de mai 2007). Pourquoi? Est-ce que l’option a mal vieilli? Est-ce que le Parti québécois est maintenant incapable de porter le projet en raison de toutes ses divisions? Est-ce simplement le contexte qui ne s’y prête pas? Difficile à dire. Toutefois, plus que jamais dans l’histoire du Québec, je crois qu’il est essentiel de débattre et de remettre le sujet à l’actualité.

Que l’on soit souverainiste ou fédéraliste, de gauche comme de droite, le contexte de globalisation prête au questionnement sur l’avenir des cultures et des langues en position minoritaire, incluant bien sûr le Québec. Loin de moi l’intention de dire qu’il faille se victimiser face à l’Amérique anglaise. Au contraire, le Québec de demain, qu’il soit souverain ou au sein de la fédération canadienne, se devra d’être plus ouvert que jamais. À la manière de la langue finnoise en Finlande ou danoise au Danemark, les Québécois francophones pourraient très bien faire la promotion du vivre-ensemble en français, tout en améliorant leur maîtrise de l’anglais, voire de l’espagnol. Il est en effet inadmissible que les Québécois ne maîtrisent pas davantage l’anglais. Cependant, il ne faut pas oublier que toute l’identité de cette nation québécoise repose sur l’héritage de notre langue. C’est elle qui nous a façonnés et c’est grâce à elle que nous parlons de nous comme d’une société distincte par rapport au Canada anglais ou aux États-Unis.

Il presse de remettre la question nationale au cœur de l’actualité, ne serait-ce qu’afin de s’assurer qu’autant nos enfants que ceux des immigrants qui choisiront un jour le Québec puissent s’exprimer en français et ainsi perpétuer l’héritage si riche de notre nation. La souveraineté est-elle encore le projet de société qu’il faille privilégier pour arriver à cette fin? Peut-être, mais non sans qu’il soit actualisé. Le débat reste ouvert. Ne le fermons pas.



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Par ailleurs, je renvoie à un texte que j'ai écrit il y a près de 3 ans, quand j'étais en Alberta, en réaction à une question qu'un collègue m'avait posé.

http://dland80.blogspot.com/2005/07/is-future-of-canada-secure.html