(Texte écrit à la suite de parution de publicités de l'armée canadienne dans un journal de mon Collège)
Dans la seconde moitié du XXe siècle, le Canada était perçu comme un pays pacifique et un pays neutre. Les missions de ses militaires étaient réservées exclusivement à des fins pacifiques. Vivons-nous une modification de la situation depuis que les militaires canadiens sont en Afghanistan? Se pourrait-il qu’au-delà des grands idéaux clamés par notre gouvernement conservateur, ce soit des motivations stratégiques économico-géopolitiques qui poussent une partie des États occidentaux à aller s’investir (et investir surtout des vies humaines) en Afghanistan? Ces questions doivent demeurer au cœur de l’actualité. Elles doivent être débattues dans les médias ainsi que dans tous les milieux éducatifs visant à former les citoyens de demain.
Oui! L’école est un lieu pour discuter, débattre, argumenter. Ce n’est pas un lieu pour recruter. Aussi militariste puisse être notre gouvernement, il est tout à fait inacceptable que l’armée canadienne vienne faire sa propagande dans nos écoles (collèges et universités). L’armée a ses collèges militaires. Si elle veut faire la promotion de ses programmes, c’est une chose. Mais vendre l’armée, vendre l’enrôlement, vendre la guerre, c’est à mes yeux criminel.
Le Collège Laflèche, en tant qu’institution qui forme des citoyens, en tant qu’institution socialement responsable, devrait refuser que l’armée canadienne vienne faire sa propagande dans son établissement (sous forme de publicité insidieuse entre autres). Il est du devoir de cette institution d’informer des enjeux de cette guerre. Mais refusons-nous à nous laisser réduire à cette logique marchande qui fait de l’étudiant lui-même un potentiel marchand… dans ce cas, une potentielle chair à canon.