Depuis décembre 2010, le monde arabe est frappé par une agitation populaire sans précédent. Des dictateurs au pouvoir depuis plusieurs décennies se font montrer la porte par leurs concitoyens (Ben Ali en Tunisie, Hosni Moubarak en Égypte). Cette agitation est nommée «printemps arabe» en référence au «printemps des peuples» de 1848 en Europe. Compte tenu du caractère anti-démocratique de plusieurs régimes dans le monde arabe, le soulèvement de ces peuples n’a rien de surprenant. Ce qui surprend, c’est plutôt la soudaineté des révoltes et la vitesse à laquelle elles se sont répandues. En quelques semaines seulement, les bourgeons du printemps arabe ont notamment fleuri en Algérie, au Bahreïn, au Yémen, en Libye, en Syrie et en Jordanie.