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Professeur de sociologie et d'histoire.

mercredi 3 mars 2010

Une place de choix pour les autochtones aux Jeux de Vancouver?



Texte de membres de Comité de Solidarité de Trois-Rivières
Nancy Baril, Brian Barton, Jules Bergeron, Denise Caron, Élisabeth Cloutier,Chantal Chicoine, Maude Goudreault, Claude Lacaille, Annie Lafontaine, Daniel Landry, Jean-Claude Landry, Pierre Lavergne, Mario Lemelin, Louise Létourneau, Jean-Marc Lord, Maude Marcaurelle, Mariette Milot, Anick Michaud, Nicole Philippe, Sylvie Poirier, Béatrice Porco, Marguerite Surprenant



Le Comité olympique de Vancouver (COVAN) a engagé les quatre nations autochtones sises sur le territoire de Vancouver-Whistler dans l’organisation des Jeux d’hiver comme partenaires et hôtes officiels. La cérémonie d’ouverture leur a fait une large place et leurs dirigeants se tenaient à la tribune aux côtés de la gouverneure générale du Canada, du Comité international olympique et de la COVAN. Symboliquement, ils reprenaient la place qui leur revient au pays comme chefs des Premières nations devant des millions de spectateur du monde entier.

Au plan économique, ces Premières nations se sont vues octroyer des millions de dollars en échange de leur appui et des retombées importantes pour les entreprises et les travailleurs autochtones. Mais surtout les Jeux d’hiver ont été l’occasion de rendre visibles les Premières nations aux yeux du monde. Aux jeunes autochtones de communautés isolées et marginalisées, l’évènement a pu procurer un sentiment d’appartenance et de fierté.

L’argent n’achète pas la dignité.

Vancouver demeure un foyer d’extrême pauvreté et connaît la plus grande crise d’itinérance en Amérique du Nord. Les autochtones forment 30% des sans-abris alors qu’ils ne forment que 2% de la population de la province.

Aussi, la visibilité donnée aux autochtones leur a donné l’opportunité de dénoncer la situation coloniale dans laquelle ils se trouvent. Profitant de la présence de 10 000 journalistes accrédités, le chef de la nation squamish, Bill Williams, n’a pas hésité à dénoncer le peu de soutien des gouvernements provincial et fédéral envers les Premières nations. Car la situation des autochtones au Canada est inacceptable.

Le grand chef de l’Assemblée des Premières nations, Shawn Atleo, a rappelé au Premier ministre Harper qu’il ne suffisait pas de faire des excuses pour les pensionnats, mais qu’il fallait investir en éducation. « L’éducation fut un instrument pour nous éliminer dans le passé, mais elle pourrait devenir le moyen de nous libérer de la pauvreté et du désespoir ». Seulement 8% des autochtones ont complété leur secondaire et ce pourcentage se réduit à 4% sur les réserves. M. Atleo a pour objectif de permettre à 65 000 autochtones de terminer leurs études postsecondaires dans les cinq prochaines années. « Le prochain budget fédéral devrait le prévoir ».

Le Canada est toujours un pays colonialiste

Au sommet du G20, en septembre 2009, Stephen Harper déclarait: « Nous n’avons pas d’histoire de colonialisme. » C’est le colonialisme qui a donné lieu aux pensionnats autochtones dans un but d’assimilation; à la loi sur les Indiens qui a rejeté les formes traditionnelles de gouvernance et discriminé les femmes; au vol des terres et à la relocalisation forcée des communautés; à la criminalisation et la suppression des langues et des cultures; au sous-financement chronique des communautés et des programmes gouvernementaux et enfin au refus de signer la Déclaration sur les droits des peuples autochtones des Nations unies qui reconnaît leur droit à l’auto-détermination. Sur la scène internationale, le Canada a été durement critiqué pour le traitement fait aux peuples autochtones et le non respect des droits aborigènes et des traités. Le colonialisme se perpétue.

Nous exigeons donc que le gouvernement fédéral mette fin à son isolement international en signant la Déclaration sur les droits des peuples autochtones des Nations unies, votée par l’Assemblée générale de l’ONU le 13 septembre 2007 et en se conformant aux recommandations du Conseil des droits de la personne de l’ONU qui a constaté le non respect par le Canada des droits politiques, économiques et sociaux des Premières nations.

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