Depuis leur prise de pouvoir en janvier 2006, les
conservateurs refusent d’imposer des cibles contraignantes de réduction des gaz
à effet de serre aux industries canadiennes. Les budgets d’Environnement Canada
et de Ressources naturelles Canada ont été réduits substantiellement. Et pendant
que le discours sur le prétendu développement durable canadien se dilue chaque
année, les lobbies pétroliers continuent de dicter les orientations économiques
du pays. Enfin, sur le plan international, non seulement le Canada n’est plus
un leader dans la lutte aux changements climatiques, mais il est devenu un
saboteur. Dans toutes les tentatives pour garantir un avenir à notre planète
(et à nous-mêmes, évidemment), le gouvernement canadien joue la carte du
climato-scepticisme.
Dans un tel contexte, pas très surprenant que le
gouvernement de Stephen Harper souhaite se retirer du protocole de Kyoto. Ironiquement,
compte tenu du négationnisme environnemental du Parti conservateur, il faudrait
même applaudir sa cohérence. Avant de recevoir les premières sanctions pour
non-respect du traité, le Canada s’éclipse. C’est en quelque sorte une manière
de se soustraire d’une éventuelle participation, même indirecte, à des mesures
concrètes écologistes à portée internationale (la mise en place d’une bourse
mondiale du carbone par exemple). Gênant d’être canadien!
1 commentaire:
Le gouvernement de Harper nous amène dans une direction complètement a-canadienne, si tu me passes l'expression. Ce pays n'a jamais eu d'identité que par des références, des comparaisons, à d'autres territoires. Quand Trudeau a popularisé l'image de la mosaïque pour une population très éclectique, tout le monde a compris qu'on ne pourrait pas facilement créer une identité propre et solide; il valait mieux y aller avec une admission tacite que nous étions plusieurs dans cette non-identité. Harper, je crois, tente d'en créer une. Malhabilement peut-être ou trop habilement...? Les références à la royauté, le durcissement judiciaire, l'approche économique très à droite, les connivences avec d'autres droites comme ses éloignements polis avec les centristes plus ou moins à gauche comme Obama par exemple, l'appui inconditionnel à l'armée, tous des facteurs d'un Canada qu'on ne parvient pas à reconnaître dans notre histoire. Il y a, selon moi, deux conditions essentielles à cette poursuite d'identification: le stoïcisme des deux véritables entités nationales si différentes soient-elles, l'Ontario et le Québec. Je dis stoïcisme, car je ne crois pas que, même lui Harper, puisse renverser de façon durable la libéralisme profondément ancré de ces deux populations. Il nous faut être vigilant et savoir donner les coûts de barre qui s'avèreront nécessaires en tant et lieu.
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