Plutôt amusant d’entendre le terme «nouveauté» accolé à
François Legault ou Gilles Duceppe, n’est-ce pas? Rappelons que le premier a
été député du Parti québécois pendant plus de dix années (1998-2009). Quant au
second, il s’est retiré il y a à peine six mois d’une carrière de plus de 20
ans en politique fédérale (1990-2011). Pourquoi, tout d’un coup, seraient-ils
les porteurs d’une nouvelle façon de faire la politique?
Ni l’un ni l’autre ne représente le changement tant attendu
par les citoyens québécois. Ni l’un ni l’autre n’est en mesure de parler de
lutte à la corruption, d’investissement public et de mesures fiscales
progressives, de protection de l’environnement et de gestion durable des
ressources naturelles. Toutefois, en période de crise de confiance, l’apparence
de changement fait gagner des élections. C’est ainsi que Harper a succédé à
Martin (2006), que Obama a succédé à Bush (2008) et que Rajoy a succédé à
Zapatero (2011).
Au Québec, aujourd’hui, l’essoufflement du pouvoir du
gouvernement Charest, l’obstination gênante de Marois à s’accrocher au
leadership du Parti québécois ainsi que la crise identitaire post-Dumont de l’Action
démocratique appellent la recherche de nouveauté. Or, les propositions de
Legault sur l’abolition des commissions scolaires ou sur les primes au
rendement de toutes sortes nous laissent croire qu’il s’agit simplement de
l’ADQ 2.0. Quant à Duceppe, si jamais il choisit de sauter à nouveau dans
l’arène politique, la réconciliation du PQ avec ses ex-militants risque de
l’occuper bien plus que la quête de nouvelles idées.
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