Des élections générales sont attendues en 2012 au Québec. Le Parti québécois y risque gros. Devant l’hécatombe des derniers mois, Bernard Drainville s’inquiète même de l’éventuelle disparition du PQ. Les départs de Curzi, Beaudoin, Lapointe et Aussant remettent directement en question le leadership de Marois. Mais ils symbolisent une crise identitaire beaucoup plus profonde. Depuis le référendum de 1995, le Parti québécois est incapable de maintenir la coalition qui lui avait donné naissance en 1968. Il a rapidement perdu l’appui de la gauche avec son virage néolibéral sous Bouchard (1996-2001). Il perd aujourd’hui les plus pressés des souverainistes (pensons à Aussant) et les plus avides du pouvoir (pensons à Charrette, Ratthé et Rebello).
À moyen terme, il serait en effet à l’avantage de l’option souverainiste que le PQ laisse une plus grande place à Québec solidaire (et peut-être même à Option nationale), quitte à conclure des alliances dans certaines circonscriptions. Mais depuis 1995, le PQ s’obstine à exclure plutôt qu’inclure, au point où plus personne ne souhaite être associé à ce parti en perdition. Celui-ci aurait pourtant grandement intérêt à regrouper les forces nationalistes de gauche, plus éparpillées que jamais sur l’échiquier partisan. Son avenir en dépend. L’avenir de l’option souverainiste en dépend. Mais le PQ saura-t-il faire passer son option avant lui?
Marois (ou le prochain chef) manquera de temps – et peut-être de volonté – avant les prochaines élections générales. Mais rien ne nous empêche d’amorcer dès à présent le post mortem.
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