Comme quelques centaines de millions de personne aujourd'hui, j'ai écouté le foot (ou soccer pour les Nord-Américains d'entre vous). Fan de sports. Oui, je le suis. Mais fan de foot, à vrai dire, je ne le suis qu'aux quatre ans, pour le Mundial. C'était donc aujourd'hui l'événement. Comment peut-on comprendre cette ferveur durant le mois qu'a duré le Mundial?
On peut en partie expliquer le tout par la ferveur nationaliste. Même le moins nationaliste des Français - s'il était partisan de foot bien sûr - était fier d'être Français au moment où se scandait la Marseillaise avant la finale aujourd'hui. Être nationaliste c'est cela. C'est être fier de son identité, i.e. être fier d'être, mais aussi et surtout être fier de ne pas être. On aime se définir par opposition à l'autre. Mais le Mundial de cette année donne une bonne leçon aux ultra-nationalistes ou aux partisans de Le Pen en France, car l'équipe des Bleus n'avait rien d'homogène. Elle était la France pluriculturelle, la France qui doit s'ouvrir sur le monde. Et par le fait même, le nationalisme en général en prend un coup, car appartenir à une nation est maintenant un concept extrêmement large. On se définira parfois selon la langue, parfois selon la «culture» (quoique ce concept peut tout englober), parfois selon l'origine ethnique, mais à chaque fois, on se incapable d'inclure tous et chacun.
Le Mundial a été la preuve que le nationalisme survit au XXIe siècle. On se sent encore attaché à notre nation, on se sent parfois attaché à plusieurs nations même ( phénomène nouveau mais qui prend de l'ampleur). Mais le nationalisme d'aujourd'hui doit se redéfiinir en terme d'ouverture à l'autre.
Fernand Dumont serait sans doute outré de voir comment on cherche à inclure n'importe qui et n'importe quoi à la «nation québécoise». Sa nation canadienne-française n'était peut-être pas inclusive, mais elle avait le mérite qu'on sache de qui on parlait quand on y faisait allusion. Cependant, les migrations en explosion dans le monde et les technologies s'améliorant sans cesse, on vit maintenant dans un enchevêtrement de peuple qui ne peuvent plus se définir de manière singulière. Cela crée des «citoyens du monde», mais cela crée aussi des gens qui se cherchent (en se demandant qui ils sont) et se perdent (en ne s'attachant à aucune culture particulière). Cela crée aussi un danger d'assimilation lente et passive d'un nombre très grand de culture. Mais c'est peut-être aussi cela l'ouverture à l'autre.
Le nationalisme! Quelle question complexe. C'est peut-être pour cela que j'évite de l'aborder dans mes textes d'opinion. J'ai moi-même peine à «me faire une tête» de manière claire sur le sujet. Le Mundial m'aura cette semaine ouvert l'esprit - malgré tout - sur la survivance des sentiments nationaux.
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