La dévaluation récente de la cote de crédit des États-Unis par la firme privée Standard and Poor’s provoque une chute des marchés boursiers de la planète. Des «spécialistes» parlent d’une «correction» boursière temporaire. Rassurant? Non, pas tout à fait.
D’abord, l’imprévisibilité de l’économie virtuelle empêche toute spéculation (sans mauvais jeu de mots) sur la durée de cette chute. Mais le fait de parler de «correction» plutôt que de crise structurelle représente un aveuglement éhonté face aux véritables défis planétaires. Les signes de crise ne sont pas à chercher dans des fluctuations boursières, mais plutôt dans l’aggravation des inégalités entre États et entre classes sociales, dans le ravage anarchique de l’environnement au nom de la croissance, dans l’absence de vision politique à long terme. Après avoir frappé les pays les plus pauvres, les conséquences de la privatisation des services publics et de la libéralisation sauvage des marchés frappent aujourd’hui l’Europe (Grèce, Italie, Portugal, Espagne, Irlande) et l’Amérique du Nord.
Le mirage de la résolution de la crise de 2008 se dissipe, rappelant qu’aucune véritable réforme ne s’est alors enclenchée. Trois années plus tard, la même crise structurelle resurgit donc sous une forme nouvelle. Mais encore une fois, les scénarios de sortie de crise comportent un horizon lié au prochain trimestre ou à la prochaine élection. Le principal problème de notre monde est qu’il est sous l’empire du court terme.
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