Qui suis-je

Ma photo
Professeur de sociologie et d'histoire.

lundi 17 octobre 2011

L'Amérique occupée


La spontanéité du mouvement Occupy Wall Street pourrait laisser présager son rapide essoufflement. Pour discréditer cet élan populaire, plusieurs soulignent son absence d’unité ou de revendications précises. Mais à y regarder de plus près, une idée générale semble émerger : le capitalisme financier doit être remplacé.


Occupy Wall Street représente le symptôme d’un ras-le-bol généralisé face au système en place. On manifeste contre des maux connus et reconnus de tous : fortunes indécentes d’une faible minorité de la population, corruption des classes dirigeantes et paradis fiscaux, augmentation incessante des inégalités sociales. En un sens, Occupy Wall Street possède déjà des racines profondes. Il s’alimente de la crise hypothécaire et financière de 2008  et il s’inspire directement du printemps arabe, du mouvement espagnol «Indignez-vous» ou des révoltes sociales en Grèce et en Israël. Derrière chacun de ces soulèvements se cache un désir de donner une voix à l’ensemble de la population (aux 99%!) et de mettre fin au règne d’une ploutocratie.

L’essoufflement du mouvement d’occupation dans sa forme actuelle est bien possible. Mais la contestation du système dans son ensemble, elle, ne fait que commencer. Qui plus est, il faut espérer que l’Amérique demeure sous cette occupation populaire tant qu’une volonté radicale de changements ne se manifestera pas.

Aucun commentaire: