La spontanéité du mouvement Occupy Wall Street pourrait
laisser présager son rapide essoufflement. Pour discréditer cet élan populaire,
plusieurs soulignent son absence d’unité ou de revendications précises. Mais à
y regarder de plus près, une idée générale semble émerger : le capitalisme
financier doit être remplacé.
Occupy Wall Street représente le symptôme d’un ras-le-bol
généralisé face au système en place. On manifeste contre des maux connus et
reconnus de tous : fortunes indécentes d’une faible minorité de la
population, corruption des classes dirigeantes et paradis fiscaux, augmentation
incessante des inégalités sociales. En un sens, Occupy Wall Street possède déjà
des racines profondes. Il s’alimente de la crise hypothécaire et financière de
2008 et il s’inspire directement du
printemps arabe, du mouvement espagnol «Indignez-vous» ou des révoltes sociales
en Grèce et en Israël. Derrière chacun de ces soulèvements se cache un désir de
donner une voix à l’ensemble de la population (aux 99%!) et de mettre fin au
règne d’une ploutocratie.
L’essoufflement du mouvement d’occupation dans sa forme
actuelle est bien possible. Mais la contestation du système dans son ensemble,
elle, ne fait que commencer. Qui plus est, il faut espérer que l’Amérique demeure
sous cette occupation populaire tant qu’une volonté radicale de changements ne
se manifestera pas.
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