Depuis mars, je me réjouis du dynamisme d’un mouvement
étudiant inspirant. De ses remises en question de la société marchande. De sa
mobilisation exemplaire. De ses leaders articulés. De leurs propositions
originales (notamment de tenir des États généraux sur l’éducation). Pourtant,
aujourd’hui, je m’attriste.
Je m’attriste de constater que pour plusieurs, les débats d’idées
n’ont plus leur place au Québec. Qu’une partie importante de la population
soutienne inconditionnellement le gouvernement le plus corrompu depuis
Duplessis. Que mon premier ministre soit dépassé au point de ne plus
reconnaître la légitimité de la société civile. Que ses ministres Bachand, Beauchamp,
et maintenant Courchesne, aient cette attitude paternaliste et insolente à l’égard
d’étudiants pourtant mieux articulés qu’eux-mêmes.
Je m’attriste devant des propos (de journalistes ou de
citoyens) réducteurs, simplistes, populistes et parfois haineux à l’endroit de
l’ensemble des étudiants en grève. Je m’attriste de la manipulation
électoraliste du débat (au gouvernement tout autant qu’à l’opposition).
Enfin, je m’attriste qu’une loi spéciale puisse être, aux
yeux de plusieurs, une solution plus crédible que la négociation. Triste jour.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire