Toujours intéressant d’observer les chefs de partis débattre
à la télévision. Par le passé, de tels affrontements eurent un impact décisif
dans les résultats du scrutin. Juste à penser aux premiers exercices du
genre : aux États-Unis, Kennedy contre le nerveux Nixon en 1960; au Québec
Lesage contre l’impatient Johnson en 1962.
Reste que les débats télévisés constituent d’abord des
combats d’image. L’assurance, le charisme et l’art de la répartie paient
davantage que la sagacité. Une simple phrase assassine peut venir jeter ombrage
sur toute une campagne électorale. Ce fut le cas des péquistes en 2003, après
que Jean Charest eut rapporté des propos de l’ex-premier ministre Parizeau,
sans que Bernard Landry puisse répondre avec assurance.
Dans leur forme actuelle, les débats servent-ils la
démocratie? Partiellement. Ils permettent de connaître la personnalité des
chefs de partis, tout en présentant le bilan de la carrière politique de chacun
des «pugilistes». Rarement permettent-ils d’en apprendre davantage sur les plateformes
électorales. Cette semaine, chacun des candidats cherchait à coincer ses
adversaires sur des détails comptables ou des squelettes dans un placard bien rempli.
Efficace, peut-être. Mais pas toujours intéressant sur le plan des idées.
À savoir lequel des candidats sort gagnant de l’exercice,
j’oserais dire Françoise David pour le débat de dimanche à Radio-Canada et
Télé-Québec. Elle était assurément la candidate avec le moins de pression. Elle
n’a d’ailleurs été victime de presque aucune attaque de ses adversaires. Elle a
cependant su faire connaître sa jeune formation politique. Sa performance au
débat rend de plus en plus probable sa victoire dans Gouin. Quant aux candidats
perdants, j’en mentionnerais deux. D’abord Jean Charest. Non pas qu’il ait fait
mauvaise figure, au contraire! Charest demeure le meilleur débatteur du groupe.
Toutefois, le contexte politique actuel (allégations de corruption, conflit
étudiant, usure du pouvoir) nécessitait qu’il passe le k.-o. à ses adversaires.
C’est raté. L’autre perdant (bien involontaire) est Jean-Martin Aussant. Victime
de la marginalisation de sa formation, il a raté l’opportunité d’obtenir une
superbe vitrine pour présenter Option nationale.
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