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Professeur de sociologie et d'histoire.

mercredi 22 août 2012

Combats d'image


Toujours intéressant d’observer les chefs de partis débattre à la télévision. Par le passé, de tels affrontements eurent un impact décisif dans les résultats du scrutin. Juste à penser aux premiers exercices du genre : aux États-Unis, Kennedy contre le nerveux Nixon en 1960; au Québec Lesage contre l’impatient Johnson en 1962. 


Reste que les débats télévisés constituent d’abord des combats d’image. L’assurance, le charisme et l’art de la répartie paient davantage que la sagacité. Une simple phrase assassine peut venir jeter ombrage sur toute une campagne électorale. Ce fut le cas des péquistes en 2003, après que Jean Charest eut rapporté des propos de l’ex-premier ministre Parizeau, sans que Bernard Landry puisse répondre avec assurance. 

Dans leur forme actuelle, les débats servent-ils la démocratie? Partiellement. Ils permettent de connaître la personnalité des chefs de partis, tout en présentant le bilan de la carrière politique de chacun des «pugilistes». Rarement permettent-ils d’en apprendre davantage sur les plateformes électorales. Cette semaine, chacun des candidats cherchait à coincer ses adversaires sur des détails comptables ou des squelettes dans un placard bien rempli. Efficace, peut-être. Mais pas toujours intéressant sur le plan des idées.

À savoir lequel des candidats sort gagnant de l’exercice, j’oserais dire Françoise David pour le débat de dimanche à Radio-Canada et Télé-Québec. Elle était assurément la candidate avec le moins de pression. Elle n’a d’ailleurs été victime de presque aucune attaque de ses adversaires. Elle a cependant su faire connaître sa jeune formation politique. Sa performance au débat rend de plus en plus probable sa victoire dans Gouin. Quant aux candidats perdants, j’en mentionnerais deux. D’abord Jean Charest. Non pas qu’il ait fait mauvaise figure, au contraire! Charest demeure le meilleur débatteur du groupe. Toutefois, le contexte politique actuel (allégations de corruption, conflit étudiant, usure du pouvoir) nécessitait qu’il passe le k.-o. à ses adversaires. C’est raté. L’autre perdant (bien involontaire) est Jean-Martin Aussant. Victime de la marginalisation de sa formation, il a raté l’opportunité d’obtenir une superbe vitrine pour présenter Option nationale.

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