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La récente opération militaire israélienne contre Gaza («Pilier
de défense», du 14 au 21 novembre 2012) rappelle la situation catastrophique
dans laquelle se trouve près de deux millions de Palestiniens habitant cette région. Depuis
la prise du pouvoir par le Hamas en 2007, Israël et l’Égypte imposent un blocus
terrestre et maritime sur Gaza. Les conséquences sur la santé, l’alimentation
et le chômage des Gazaouis sont alarmantes. De nombreuses organisations
non-gouvernementales (ONG), incluant Amnistie internationale, Human Rights
Watch et Oxfam International, condamnent la situation. Ban Ki-moon, secrétaire
général de l’ONU, déplore ce blocus qui «punit des civils innocents». Mais
Israël réprime durement toute tentative de briser le blocus, comme en font foi
l’arrestation régulière de pêcheurs gazaouis et l’arraisonnement de la
flottille de bateaux pour Gaza (mai 2010).
«Pilier de défense» constitue une récidive par rapport à
l’opération «Plomb durci» (décembre 2008 et janvier 2009)[1]. Dans les deux cas, ces
opérations militaires sont décrites par Israël comme des ripostes à la violence
des militants du Hamas. Mais dans les deux cas, la dite riposte est tellement
disproportionnée (par ses attaques contre des civils notamment) qu’elle n’a
pour effet que d’exacerber la colère des belligérants et d’assurer la reprise
éventuelle des frappes.
À quand la paix?
Comment se fait-il qu’aucun processus de paix ne soit en
cours entre Israéliens et Palestiniens? Ne serait-il pas avantageux, pour la
stabilité de la planète, de pacifier cette région hautement à risque? Derrière
ces questions naïves se cache une réponse évidente. Bien sûr que oui, il presse
d’instaurer un nouveau processus de paix. Or, il faut dire que le statu quo favorise Israël, car la
colonisation se poursuit (particulièrement à Jérusalem-Est) et les divisions
politiques s’accentuent au sein même des Palestiniens (entre Hamas et Fatah). De
plus, toute initiative diplomatique de la part de l’Autorité palestinienne est d’emblée
discréditée (tentative de reconnaissance étatique à l’ONU et à l’Unesco en
2011, tentative de reconnaissance comme État non-membre de l’ONU en 2012). Par
sa mauvaise foi, le gouvernement Netanyahou parvient à ses fins. Il accroît l’iniquité
du rapport de force entre les deux peuples et il contrôle cyniquement l’agenda
de guerre, au gré des conjonctures politiques et électoralistes. Dans un tel
contexte, la trêve conclue le 21 novembre ne constitue rien d’autre qu’une
ponctuation dans cet ambitieux projet belliqueux.
Les deux camps s’éloignent significativement d’une
possibilité de paix à court ou moyen terme. Les tensions s’amplifient et créent
subrepticement les conditions d’émergence de sentiments de haine, de xénophobie
et d’intolérance. Malheureusement, dans un tel contexte, d’aucuns considéreront
– à tort – que le recours à la violence s’avère nécessaire. Illusion créée de
toutes pièces par le manque de volonté politique au sein du gouvernement
israélien.
Pareille situation appelle une réprobation d’Israël par les
puissances de la planète, ne serait-ce que pour établir un rapport de force
équitable, nécessaire à toute négociation. La communauté internationale devrait
dénoncer vivement la présente situation à Gaza. Pourtant, les alliés «inconditionnels»
d’Israël (le Canada en tête) s’y refusent obstinément. Par le fait même, ils
deviennent ainsi complices de pratiques ségrégationnistes et d’une crise
humanitaire. Par le fait même, surtout, ils tournent le dos à la diplomatie.
[1]
Cette opération a été durement condamnée par le Rapport Goldstone (du Conseil
des droits de l’Homme des Nations unies) qui décrit certaines des actions
militaires israéliennes comme des crimes contre l’humanité.
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