Le 5 mars
dernier, Hugo Chávez décédait des suites du cancer.
Celui-ci avait occupé le poste de président du Venezuela depuis 1999. Personnage charismatique et
inspirant pour certains, leader populiste et clientéliste pour d’autres, Chávez laisse son pays avec de grands défis à relever. Et les
chaussures sont énormes à porter.
Les héritages d’un dirigeant contesté
Dès sa prise de
pouvoir, Chávez met en place la «Révolution bolivarienne». Sommairement, il s’agit
de se servir de la rente dégagée par la nationalisation du pétrole pour
investir dans l’amélioration des conditions de vie de la population. Parmi ses
réalisations, notons la distribution de millions d’hectares
de terres aux paysans, l’établissement d’un salaire minimum et l’accès universel
aux soins de santé. À cet égard, il faut noter l’étroite collaboration du
Venezuela (riche en pétrole) avec Cuba (riche en médecins). Sous Chávez, l’économie
informelle ainsi que la pauvreté ont chuté de manière significative. Cependant,
la criminalité et la violence ont augmenté, particulièrement dans la capitale
Caracas.
Quels sont les défis à relever pour le prochain gouvernement ?
Le Venezuela
demeure un des pays les plus riches en pétrole. Des estimations placent même le
pays devant l’Arabie Saoudite en termes de réserves brutes. Cette richesse accorde
donc une latitude aux prochains gouvernements. Le Venezuela pourra-t-il
demeurer un modèle en matière de lutte à la pauvreté ? Un autre défi sera
de maintenir (d’aucuns diraient rétablir) la confiance de l’électorat. Lors de
la dernière élection présidentielle (octobre 2012), des observateurs électoraux
(dont le Carter Center) avaient écarté tout risque de fraude. Cependant, des
opposants accusent le gouvernement précédent de corruption et de favoritisme
envers des amis du régime.
Quelles sont les forces en présence pour le 14 avril ?
Sept candidats se présenteront à la
présidentielle du 14 avril, mais deux retiennent particulièrement l’attention. Le
premier est Nicolás Maduro, président par intérim. Il est un ancien syndicaliste,
candidat de gauche, et représente la continuité du «chavisme». Le second est un
jeune candidat de 40 ans, Henrique Capriles Radonski. Représentant de la
droite, il avait obtenu plus de 44% des voix dans l’élection face à Chávez en octobre dernier.
Les gauches latino-américaines
Le rayonnement de la Révolution
bolivarienne du Venezuela est indéniable. Divers courants de gauche sont aujourd’hui
au pouvoir dans plusieurs pays.
- En Bolivie, Evo Morales, ex-leader syndical, est le premier président d’origine exclusivement amérindienne. Il travaille depuis 2006 à la redistribution de terres pour les populations les plus vulnérables
- En Équateur, Rafael Correa est président depuis 2007. Il s’attaque aux politiques néolibérales et a pris des engagements écologistes (projet Yasuni ITT) de maintenir sous terre une réserve importante de pétrole afin de protéger un haut-lieu de la biodiversité.
- En Uruguay, José Mujica, président depuis 2010, est un ex-prisonnier politique de l’époque où la junte militaire était au pouvoir (1973-1985). Depuis qu’il est au pouvoir, il s’est notamment attaqué au fléau de l’évasion fiscale.
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