En
septembre 2000, l’Organisation des Nations unies (ONU) tenait un sommet afin
que ses États membres se dotent d’objectifs pour les quinze premières années du
nouveau millénaire. De cette volonté étaient ressortis huit objectifs ambitieux
pour améliorer la qualité de vie des habitants de la planète. Il s’agit des
Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).
Quelques réussites, mais plusieurs
déceptions
Quinze
années plus tard, l’heure est au bilan. Dans un rapport publié en 2014, l’ONU
annonce l’atteinte de plusieurs des cibles fixées pour 2015 : réduction du
nombre de personnes vivant avec moins de 1,25$ par jour, lutte efficace contre
le paludisme et la tuberculose, accès accru à l’eau potable. La croissance
économique spectaculaire de la Chine, de l’Inde et du Brésil au début du
millénaire n’est pas étrangère à ces réussites.
Toutefois,
le bilan n’est pas encourageant dans tous les secteurs. Selon l’ONG française ATD
Quart monde, les OMD n’auraient pas été en mesure de rejoindre les populations
les plus vulnérables de la planète. D’ailleurs, l’utilisation du «dollar et
vingt-cinq» comme mesure de la pauvreté passe sous silence d’autres facteurs
tout aussi centraux, tel que l’accès à l’éducation ou aux soins de santé. C’est
sans compter que les OMD ne prendraient pas en considération l’appauvrissement
de millions de personnes en raison de la crise mondiale de 2009 (aux États-Unis
par exemple) ou des politiques d’austérité (en Grèce ou en Espagne par
exemple).
Quant
à l’environnement, les progrès des dernières années sont tellement modestes que
rien indique une réduction probable des émissions de gaz à effet de serre et une
réaction face aux changements climatiques. Il s’agit pourtant de facteurs
essentiels à l’amélioration de la qualité de vie des populations mondiales au
XXIe siècle.
Quelle est la prochaine étape?
À
l’échéance de la date fixée, force est donc de constater l’échec partiel des
Objectifs du millénaire pour le développement. Cependant, déjà, des discussions
sont entamées pour donner suite à ces objectifs et mettre en place de nouveaux
objectifs dits du développement durable (ODD). Ceux-ci prendraient en
considération les enjeux écologiques et sociaux à la fois. Par l’entremise d’un
site web (myworld2015.org), l’ONU consulte dès maintenant les populations du
monde afin d’évaluer les cibles et les enjeux les plus importants à intégrer à
ces nouveaux objectifs.
Le Canada à contresens
Malgré
ses limites, les OMD constituent la preuve que le multilatéralisme peut
fonctionner quand la volonté des acteurs internationaux est au rendez-vous. À
ce titre, le Canada fait figure de délinquant depuis une décennie dans à peu
près tous les dossiers internationaux. Plutôt que de favoriser les canaux de la
coopération, il mène des politiques belliqueuses et ravageuses pour les
populations du Sud.
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Interventionnisme militaire sans précédent,
d’abord en Afghanistan (2001-2014), maintenant en Irak et en Syrie
(2014-2015).
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Comportements voyous en matière
environnementale. Retrait du protocole de Kyoto (2011), exploitation sans
vergogne des sables bitumineux.
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Depuis 2006, appui inconditionnel des
politiques israéliennes. Cet appui porte atteinte aux populations
palestiniennes, mais il vient également exclure le Canada comme médiateur éventuel
dans ce conflit.
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