Ne soyons pas mauvais perdants. Donald J. Trump a gagné l’élection
et deviendra président des États-Unis à partir du 20 janvier. Il a surpris
les experts en sciences politiques, les médias et même l’establishment de son
propre parti. Maintenant, donnons-lui sa chance! Après tout, il a toute la légitimité
pour gouverner.
D'accord! Je veux bien fermer les yeux sur la désuétude du
système électoral ayant permis son élection. Je veux bien taire le fait que la
dernière campagne nous ait fait passer dans cette ère post-factuelle, là où
mensonges et vérités s'entremêlent. Je veux bien faire preuve d'amnésie par
rapport aux propos misogynes et xénophobes tenus ces derniers mois. Mais au
bout du compte, un chef d'État doit rendre des comptes. Et à partir du 20
janvier, Trump sera sous surveillance.
La démocratie ne peut se résumer au bulletin dans l'urne.
Un gouvernement n'est légitime que s’il consulte sa population et laisse une
place prépondérante à la société civile. Lors de l'assermentation du 45e
président des États-Unis, trois Américains sur quatre assisteront à la prise de
contrôle de la Maison-Blanche par un candidat qu’ils n’ont pas choisi. À n’en
pas douter, plusieurs seront dans la rue cette journée-là pour manifester leur
désarroi et désapprobation. Néanmoins, le rôle majeur des citoyens américains est
de demeurer à l'affût pour empêcher les dérives. Déjà, avant même l'entrée en
fonction de Trump, des médias (CNN), artistes (Streep), politiciens
démocrates (Sanders) et républicains (McCain) promettent de demeurer aux aguets
pour protéger une certaine vision de l'Amérique : ouverture, tolérance,
progressisme ou rigueur journalistique.
Un gouvernement plus protectionniste ne doit pas signifier
un repli sur soi et une intolérance face aux étrangers. Un gouvernement moins
interventionniste en matière sociale et environnementale ne doit pas non plus
signifier de sombrer dans la mesquinerie et la négation du réel. C'est
dans les moments de crise qu'on s'aperçoit que l'engagement civique constitue
l'essence de la démocratie. Voilà un beau défi pour les quatre
prochaines années.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire