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Professeur de sociologie et d'histoire.

mardi 17 janvier 2017

Trump sous surveillance



Ne soyons pas mauvais perdants. Donald J. Trump a gagné l’élection et deviendra président des États-Unis à partir du 20 janvier. Il a surpris les experts en sciences politiques, les médias et même l’establishment de son propre parti. Maintenant, donnons-lui sa chance! Après tout, il a toute la légitimité pour gouverner. 


D'accord! Je veux bien fermer les yeux sur la désuétude du système électoral ayant permis son élection. Je veux bien taire le fait que la dernière campagne nous ait fait passer dans cette ère post-factuelle, là où mensonges et vérités s'entremêlent. Je veux bien faire preuve d'amnésie par rapport aux propos misogynes et xénophobes tenus ces derniers mois. Mais au bout du compte, un chef d'État doit rendre des comptes. Et à partir du 20 janvier, Trump sera sous surveillance.  

La démocratie ne peut se résumer au bulletin dans l'urne. Un gouvernement n'est légitime que s’il consulte sa population et laisse une place prépondérante à la société civile. Lors de l'assermentation du 45e président des États-Unis, trois Américains sur quatre assisteront à la prise de contrôle de la Maison-Blanche par un candidat qu’ils n’ont pas choisi. À n’en pas douter, plusieurs seront dans la rue cette journée-là pour manifester leur désarroi et désapprobation. Néanmoins, le rôle majeur des citoyens américains est de demeurer à l'affût pour empêcher les dérives. Déjà, avant même l'entrée en fonction de Trump, des médias (CNN), artistes (Streep), politiciens démocrates (Sanders) et républicains (McCain) promettent de demeurer aux aguets pour protéger une certaine vision de l'Amérique : ouverture, tolérance, progressisme ou rigueur journalistique. 

Un gouvernement plus protectionniste ne doit pas signifier un repli sur soi et une intolérance face aux étrangers. Un gouvernement moins interventionniste en matière sociale et environnementale ne doit pas non plus signifier de sombrer dans la mesquinerie et la négation du réel. C'est dans les moments de crise qu'on s'aperçoit que l'engagement civique constitue l'essence de la démocratie. Voilà un beau défi pour les quatre prochaines années.

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